Le Système, L'organisation, ""carignon"" et Cie...
Trois question à Raymond Avrillier co-auteur du « système Carignon », conseiller municipal Vert de Grenoble.
Echo Vert. Alain Carignon est candidat aux législatives et vient d’annoncer sa candidature à la mairie de Grenoble. A ceux qui lui reprochent son retour, il répond qu’il a tiré les leçons des affaires. Qu’en pensez-vous ?
Raymond Avrillier. La corruption est source de profits à court et à long terme, directs et indirects. Si un homme qui a pris des décisions illégales en faveur de Suez - Lyonnaise des eaux, Véolia - Dalkia - Générale des eaux, Bouygues, Decaux, etc, est chargé d’élaborer et voter les lois, comment l’indépendance de la loi par rapport aux lobbys de ces « grands groupes de services aux collectivités » peut-il être garanti ?
E.V. Mais Alain Carignon ne paye-t-il pas quelque part pour le système de financement des partis d’avant 1993 ?
R.A. L’ancien maire de Grenoble n’a pas été condamné pour une affaire de financement de la vie politique mais pour avoir bénéficié à titre personnel d’avantages matériels qui se sont élevés à 19 073 150 F ! Si vous voulez me faire dire du reste que d’autres affaires de corruption n’ont pas été révélées, c’est très probable. Malheureusement, seuls quelques élus écologistes, dont les mouvements ont de tout temps refusé les financements de sociétés privées, et quelques élus de gauche suffisamment indépendants ont agi : à Marseille, dans le Var, à Nice, à Lyon, en Ile-de-France, à Paris...
E. V. Dans le cas grenoblois, la corruption a été condamnée, Alain Carignon n’a-t-il pas « payé sa dette » ? R.A. Assurément non. Ni les corrupteurs ni les corrompus n’ont remboursé leurs détournements à des fins personnelles des surfacturations de l’eau de Grenoble, surfacturations qu’ont payées les contribuables et les usagers de l’eau. Ils doivent également reverser 1 660 400 F qu’ils ont détourné de la caisse publique du Conseil Général. Et en plus ces « yacht people » continuent à mentir en laissant croire que leurs croisières en Corse, leurs vacances à Majorque, Saint Tropez, la Côte d’Azur, la Côte Adriatique, Biarritz, et autres petits voyages payés par la corruption, ce serait le financement des partis politiques.